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 La mort d'un chef

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Mael

Mael


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Vrai nom : Mélina Gagné-Pelletier
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Origine : Montréal/Los Angeles

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MessageSujet: La mort d'un chef   La mort d'un chef Icon_minitimeVen 5 Oct - 17:40

Voilà, il fallait bien que ça arrive. Après trois ans de bon ménage, son ordinateur portable avait décidé de l’abandonner. D’ailleurs, il fallut à Mael tout le sang froid du monde pour s’empêcher de balancer l’objet contre un mur. Oui, elle avait gardé ses donnés sur une clef USB, on ne change pas ses vieilles habitudes, mais là… Ça en devenait ridicule. De un, son appareil photo bousillé par cet imbécile de Brujah et là, son outil de travail numéro un qui lui faisait l’écran bleu de la mort. Allait-elle devoir revenir à la vieille méthode du papier et des dessins, bon sang!?

C’est donc d’une humeur exécrable qu’elle sortie nourrir ses corbeaux, se promettant que dès demain elle irait voler du nouveau matériel. Encore une fois, on ne change pas les vieilles habitudes, même rendu avec un salaire stable. Rien, cependant, ne la laissait soupçonner le spectacle qui l’attendait au cimetière. Un silence de mort planait sur les lieux, un silence bien différent des croissements joyeux et excités qui l’accueillaient habituellement. La horde était perchée en hauteur en formant un demi-cercle, exactement comme lorsqu’ils se réunissaient pour le procès d’un confrère fautif. C’était… lugubre. Et de très mauvais présage. Instinctivement, Mael hâta le pas pour les rejoindre avec le sentiment profond que quelque chose clochait, que quelque chose de grave s’était produit.

Elle n’avait pas fait trois pas que la neige rouge de sang lui fit écarquiller les yeux d’horreur. Le massacre avait été complet et d’une barbarie sans nom. Ils étaient couchés sur le dos par dizaines, les entrailles exposées à l’air glacial d’avril et le cou brisé, les plumes arrachés et les plais béantes, les pattes relevés vers un ciel sans étoiles noirci par les nuages. Et au milieu d’eux, au centre d’eux comme d’une sinistre sentence, le chef de la horde. Mort comme eux tous.
- Qu’est… Qu’est-ce que vous avez fait?
S’ils entendirent le murmure de Mael, ils n’en comprirent pas le sens et restèrent de glace. C’est alors que la vampiresse réalisa à quel point ils avaient grossit. Même trop. Certains n’arrivaient même plus à se poser dans les branches des arbres, se posant sur les pierres tombales plus solides.

Les plus immenses atteignaient la taille de gros chiens. On se serait cru dans un film d’horreur.
- Qu’est-ce que vous avez fait!?
Elle n’avait pas pu s’empêcher de crier, ni de courir vers le corps du chef, s’agenouillant à ses côtés, mais n’osant pas le prendre dans ses bras. De tous les cadavres, il était celui sur lequel l’on s’était le plus acharné.
- Ils l’ont cherché. Ils disaient que vous n’aimiez qu’eux.
Mael se figea à ces paroles et, pour la première fois depuis sa transformation, elle eut l’impression de ressentir le froid. Un froid insidieux qui se glisse sous la peau jusqu’au plus profond des entrailles, un froid qui va jusqu’à l’âme.
- Alors… Vous êtes devenus jaloux et vous les avez tués.
Les corbeaux s’agitèrent joyeusement à ses mots, certains affichant une attitude de fierté profonde. Plusieurs portaient encore les cicatrices fraîches de leur combat.

Devant cet étalement d’allégresse, Mael sentit la nausée monter en elle et elle dû se retenir pour ne pas vomir de son sang sur la carcasse sans vie de son fidèle compagnon. Il lui fallut plusieurs secondes avant de calmer les sentiments qui lui tiraillaient le corps, plusieurs secondes avant de retrouver un masque neutre. Puis, lentement, elle se redressa et étira un sourire.
- Et qui es celui qui a porté le coup fatal au Chef, que je le récompense?
- C’est moi!
- Non, c’est moi!
L’hostilité monta comme une flammèche allume un baril de poudre. Il y eut des cris. Il y eut des coups de bec. Il y eut des coups de griffes. Il y eut des morts.

Quand le génocide cessa, il ne restait qu’une poignée de corbeaux trop blessés pour continuer le combat. D’une horde en santé de près de trente individus, ils n’étaient plus que trois et à peine capable de tenir debout. Imperturbable depuis le début de l’affrontement, Mael s’avança alors vers le plus gros d’entre eux et lui souleva délicatement la tête. Confiant, l’animal y frotta sa joue comme un chat quêtant l’affection de son maître. Déjà, les deux autres croissaient leur jalousie et leur indignation, mais étaient trop affaiblis pour seulement bouger.
- J’ai une grande nouvelle à vous annoncer… Vous ne me provoquez plus d’indifférence.
Les cris de protestation se turent soudain pour faire place à ceux de contentement et un sourire terrifiant étira les lèvres de la Nosferatu.
- Non, maintenant… j’éprouverai pour vous la plus pure des haines.
Et d’un geste vif, la vampiresse se saisit du crayon qui sommeillait dans son poche et l’abattit dans l’œil du corbeau. La mine aiguisée s’enfonça comme dans du beurre jusqu’au cerveau. Le volatile en mourra instantanément, mais son corps fut parcouru de spasmes violents durant de longues secondes.

Horrifiés, les deux survivants se turent soudain. Quand Mael se releva, elle les vit même trembler de peur en tentant vainement de s’échapper. Mais ils avaient perdu trop de plumes dans la bagarre pour seulement voler.
- La horde est morte. Et vous mourrez comme elle, oubliés, blessés… affamés. Ne pensez pas que je reviendrai un jour vous nourrir. Une autre horde mérite ce privilège. Vous, vous êtes la plus grande des déceptions en ce monde.
Puis, elle retira d’un coup sec son crayon sanglant du crâne de sa victime avant de quitter les lieux en chancelant. Elle avait frôlé la frénésie, elle le sentait dans chaque veine bouillante de son corps. Elle avait besoin d’une poche de sang. Et d’une douche. Et d’un endroit calme où pleurer sa rage en frappant sur quelque chose. Après, et seulement après, elle reviendrait pour faire disparaître les traces de cette nuit dans le cimetière, avant que le jour ne se lève et que les humains n’assistent à ça.

Mais vraiment, quelle nuit de merde.
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