En se traînant misérablement dans les égouts, cette nuit-là, Mael se dit qu’elle n’avait plus à risquer sa vie pour Belle-Mont.
Une fois de plus, elle n’avait pas supporté d’assister au travail mal fait et s’était présentée comme Sénéchal; une fois de plus, le stress et son stupide sentiment de devoir l’avaient poussé à prendre ses responsabilités, au détriment de sa raison et de ses objectifs.
Et là, avec la menace injuste que le Prince de Paris leur faisait planer au-dessus de la tête, il était temps pour elle de revoir ses priorités.
D’un côté, il y avait sa survie, son projet et surtout, Marguerite. Son infant avait beau être une sale petite peste boudeuse, il était hors de question qu’elle se retrouve en danger pour des actions auxquels elle n’avait même pas participés.
De l’autre… il y avait un lieu qu’elle pouvait considérer comme sa maison, un groupe avec qui elle avait tissé des liens d’ententes à défaut d’amitié… Non, disons les vrais choses, outre Liz qui avait une tête sur les épaules, c’était surtout un groupe d’imbéciles insouciants qui se foutaient bien de la gravité de la situation. Sinon, il y avait tous ces innocents qui ne méritaient tout simplement pas de mourir, mais…
Mael était bien des choses, mais pas une héroïne. Elle avait torturé et tué par le passé pour assurer sa couverture dans la mafia et à chaque fois, elle s’était répété inlassablement : « Il faut parfois en tuer un pour en sauver des dizaines ». Aujourd’hui serait la même chose.
Mais avant, elle devait s’organiser. Le lendemain, sa décision faite, elle se présenta au théâtre et fit signe à Liz de la rejoindre à son bureau. Là, elle abandonna son expression stoïque pour se laisser tomber dans son fauteuil, soupirant lourdement.
- J’espère que vous avez des bonnes nouvelles concernant le Prince, parce que moi, je ne suis pas sûre d’en avoir de mon côté.
Mer 13 Mar - 20:00