(Pour tous ceux qui ont vu le film Avengers, la scène vous dira sûrement quelque chose. Alors dites-vous que c’est exactement la même chose, avec la même intensité et la même saveur épique, et échangez le Capitaine par une gamine maigre au visage couvert de cicatrice!)
Les coups de poings frappaient la surface rugueuse du sac de sable à intervalle irrégulier, résonnant d’un son mat dans l’étage d’entraînement au-dessus du théâtre. À chaque frappe, Mael devait se retenir de ne pas utiliser toute sa force, et ce simple fait lui demandait encore plus d’effort que de laisser éclater sa violence. Alors à la place, elle rivalisait de vitesse et de précision, variait les jeux de jambes, peaufinait sa position de défense, tout pour se concentrer sur autre chose que sur la colère qui montait, montait inexorablement dans son être, prenait possession de ses moyens, ignorer la haine, oublier ce visage qui…
- ENCULÉ!!!
Dans un craquement de fin du monde, le sac de sable, pourtant trois fois plus lourd et volumineux qu’elle, fit voler ses chaînes en éclat sous la force de l’impacte, effectuant un vol plané sur un bon trois mètres avant de s’écraser lourdement sur le plancher.
Elle n’avait pas pu se contenir, encore. Le simple souvenir de ces yeux brûlants, de ce sourire étiré en un rictus victorieux et carnassier, avait suffit à lui faire perdre tout son sang froid. Il ne fallait pas se rappeler aussi vivement de Los Angeles, ou ses émotions prendraient le contrôle et se serait la fin. Il fallait garder en tête son objectif, rester calculée et surtout, surtout, ne pas finir comme un imbécile de Brujah.